Interview Jean luc Bazin :
« Avec AMB, c’est bien plus qu’un partenariat technique »
Bonjour Jean Luc. Vous êtes un préparateur moto reconnu depuis plus de 30 ans déjà. Quel rôle la société AMB a-t-elle joué dans votre succès ?
Ma réussite en tant que préparateur moto est avant tout une affaire de passion et de précision. Mais c’est aussi une histoire d’hommes et de rencontres. Lorsqu’en 1983, je fais la connaissance de M. Miguet, le fondateur d’AMB, j’ai su que je nouais avec lui bien plus qu’un partenariat technique. Un quart de siècle plus tard, avec son fils, Jacques-Henri, je poursuis toujours cette collaboration. Les machines et les techniques ont évolué mais l’esprit reste exactement le même ; ce qui fait d’AMB un partenaire essentiel de mon succès. Mais pour vous expliquer comment débute notre collaboration, il faut remonter dans le temps…
Pour tout vous dire, mon goût pour la moto s’est transformé en véritable passion lors du Bol d’Or 1973. C’est le choc, une véritable révélation : je veux être de l’autre côté des barrières !
Je commence alors à transformer ma moto personnelle. J’apprends notamment à fabriquer des éléments en polyester pour améliorer l’aérodynamique. Bref, je ne pense plus qu’à ça : comment pousser ma moto dans ses retranchements. D’ailleurs, l’envie d’en faire mon métier nait à cette période.
Je crois qu’à ce moment de votre vie, votre métier n’est pas lié au monde de la moto…
En effet, à la base, je suis dessinateur industriel. Diplôme en main en 1974, je rentre dans un bureau d’études où j’apprends énormément dans le domaine de l’aéronautique. Mais, en parallèle, je me lance dans la compétition moto en tant que pilote et préparateur indépendant. Une première expérience amateure où j’ai réussi quelques beaux exploits.
En 1981, j’arrive à lier mon travail et ma passion puisque je rencontre M. SICCARDI. Cet homme est, à l’époque, un grand sous-traitant de l’industrie automobile et me confie la responsabilité d’un bureau d’études pour construire une moto française. Un très beau projet qui, malheureusement, ne verra pas le jour.
1982, je retourne à la compétition et je termine 6ème aux championnats de France d’endurance. A cette époque, j’en faisais beaucoup trop ! Je pilotais, je préparais la moto, je m’occupais même du ravitaillement, de la gestion du team et de la compatibilité… Difficile alors, dans ces conditions, de décrocher une meilleure position.
C’est à cette époque que vous renoncez au pilotage ?
Tout à fait ! Je raccroche le cuir pour me consacrer à la préparation technique et confier les motos à d’autres pilotes. Les résultats ne ne sont pas fait attendre : le team se retrouve souvent devant les motos d’usine. Nous étions fous de joie.
Comment expliquer un tel succès ?
C’est avant tout la technique d’optimisation qui a fait la différence. En effet, notre habilité à mieux préparer la moto nous a permis de compenser notre budget pourtant plus faible. Nos motos étaient vraiment très performantes sur la piste.
C’est à ce moment là que débute votre collaboration avec AMB ?
Tout à fait. En tant que préparateur, j’ai des besoins techniques d’usinage importants. Malheureusement, un sous- traitant a fait une erreur sur un usinage d’une culasse à quelques jours du départ d’une course. Quand je m’en aperçois, il n’est plus possible de reculer. Je cherche en urgence un spécialiste de la mécanique de précision et je rencontre Mr Miguet, le père de Jacques-Henri. Je me souviens encore, je suis entré dans son ateliers de l’époque et je lui ai simplement dit : « J’ai besoin d’aide. Nous partons faire une course dans quelques jours et je ne peux pas monter cette culasse voilée. Pouvez vous me la sauver ? » Il me répond laconiquement et sans hésiter ; « Aucun problème ». Et en effet, il ne lui a pas fallu très longtemps pour résoudre mon problème.Au fil des courses, je retourne le voir régulièrement. Il m’apprend énormément de choses. Autant à l’école de dessin industriel j’ai appris la théorie ; autant avec lui, je découvre la pratique. Plus que de l’usinage de pièces mécaniques, Mr Miguet m’aide sur énormément de domaines. Je découvre un homme à l’expertise impressionnante.
Cette période marque un tournant dans votre carrière de préparateur moto qui connait alors un essor important…
Exactement. En 1983, j’explose dans le domaine de la préparation de moto en France (NB : Jean Luc Bazin travaille également durant cette période sur la préparation de dragsters). C’est à partir de ce moment là qu’AMB devient un partenaire important dans mon travail de préparateur. Jacques Henri, le fils du fondateur et l’actuel gérant d’AMB, m’accompagne même sur les courses. Son savoir-faire et ses connaissances sont un vrai plus. Le team se retrouve d’ailleurs en tête du championnat. Malheureusement, le pilote de l’équipe, Philippe Beaucamp, chute, se blesse et rate le titre.
Les années suivantes, je poursuis ma carrière de préparateur pour de grandes équipes du championnat du monde endurance. En 1991, je deviens patron des moteurs de Kawasaki puis en 1992, je suis nommé directeur technique motoriste du Team Yamaha Finacorps Philippe Monneret. Une très belle période marquée par de beaux succès ; notamment une seconde place au 24h du Mans et une 3ème place au 24h de SPA
En parallèle, je prépare, pour les particuliers, des machines pour la route. Je réalise de grosses transformations à partir de machines standards que je modifie complètement afin de répondre aux besoins de chaque client. Je n’ai alors qu’un seul objectif : créer l’engin le plus efficace possible !
Vous faites une pause de plusieurs années, loin des circuits je crois…
En effet, je pars pour une aventure dans l’ingénierie privée mais je reviens dans la compétition moto par le biais du Bol d’or classique. En 2007, je m’implique d’ailleurs avec un team qui souhaite développer une réplique d’une Honda RCB de la belle époque. Je m’occupe alors de la préparation moteur et châssis… Je retrouve les sensations des années 80. On arrive en haut du classement. Un très beau projet qui me pousse de plus en plus à préparer d’autres motos anciennes.
Aviez-vous renoncé à la préparation de motos modernes ?
Absolument pas. Je poursuivi simultanément mon travail de spécialiste moteur. D’ailleurs en 2013, ma collaboration avec AMB se poursuit. Je travaille avec un team privé : R2CL. Une jeune équipe lancée dans le championnat du monde d’endurance. L’objectif était de développer un département moteur au sein du team. J’ai proposé à Jacques Henri l’idée ; il a adhéré tout de suite et m’a suivi, une nouvelle fois !
2013 : 2ème des 24h du MANS et 4ème en 2016
Qu’est ce que la société AMB vous a apporté sur ce projet ?
J’ai pu bénéficier de l’expertise d’AMB et de leurs toutes dernières machines en mécanique de précision. Ensemble, nous avons réalisé des essais d’optimisation de certaines parties moteur ; notamment pour ceux utilisés en qualification et à Suzuka.
Pouvez nous dire quelque chose sur les projets à venir ?
Aujourd’hui, une nouvelle histoire débute. Je travaille sur un nouvelle architecture moto grâce à l’utilisation d’un brevet très particulier. Il s’agit d’une machine qui sera en piste l’année prochaine , pour le championnat endurance. Toutefois, je ne peux pas vous en dire davantage… Je laisse la surprise à la concurrence
Mécanique de précision
L'engagement d'AMB dans la compétition
AMB : un engagement international dans la compétition
Depuis notre création, les équipes d'AMB sont reconnues pour leur expertise en Mécanique de précision. Ce savoir-faire, nous le partageons avec de nombreux industriels mais aussi avec des compétiteurs de haut niveau.
Toute l'année, nous leur apportons des solutions techniques innovantes. Sur les circuits, dans les airs ou sur la mer, nous sommes fiers de réaliser des pièces techniques pour les meilleures équipes.
Voici quelques exemples de nos engagements passés et présents :
- Lalou Roucayrol
- Team moto R2CL
- Eric Téboul
- Team Perrot-Feeler